Ces vers sont prosaïques et manquent d’élégance ; mais voyez comme Racine sait rendre la même pensée : Mon arc, mes javelots, mon char, tout m’importune ; Je ne me souviens plus des leçons de Neptune : Mes seuls gémissements font retentir les bois, Et mes coursiers oisifs ont oublié ma voix. […] Si Chapelain est oublié, si Racine se fait toujours lire, c’est que l’un repousse par son style rocailleux, et que l’autre attire par une harmonie toujours soutenue. […] Les langues varient sans cesse, avec l’esprit et le caractère des peuples ; de nouvelles idées, des besoins nouveaux amènent nécessairement des expressions nouvelles qui y correspondent ; certains mots vieillissent et tombent en désuétude, on les oublie ; d’autres prennent faveur : ainsi, dit Horace, les feuilles des forêts se renouvellent chaque année.