Une mère ose tout ; Isaure est déjà prête ; Ses charmes, son époux, ses jours, rien ne l’arrête ; D’une lèvre obstinée elle presse ces yeux, Que ferme un voile impur à la clarté des cieux ; Et d’un fils, par degrés, dégageant la paupière, Une seconde fois lui donne la Lumière. […] Jamais vaisseaux partis des rives du Scamandre Aux champs thessaliens osèrent-ils descendre ? […] Un homme tel qu’Aman, lorsqu’on l’ose irriter, Dans sa juste fureur ne peut trop éclater. […] Je veux qu’on dise un jour aux siècles effrayés : « Il fut des Juifs, il fut une insolente race ; Répandus sur la terre, ils eu couvraient la face ; Un seul osa d’Aman attirer le courroux : Aussitôt de la terre ils disparurent tous. » Racine, Esther.