Au seul bruit de son tonnerre Tremblent la terre et les cieux, Ces grands appareils de guerre Disparaissent de nos yeux ; Le fier tyran d’Assyrie3 Change en terreur sa furie : Il nous demande la paix, Voyant sans tirer l’épée Sa phalange dissipée Et ses escadrons défaits. […] Ils n’ont aucun arrêt : ce sont esprits volages, Qui souvent sont tout gris avant que d’être sages ; Et doit-on souhaiter, pour leur utilité, De voir finir leur vie avecque leur beauté : Semblables à ces fleurs dont Vénus se couronne, De qui jamais les fruits n’enrichissent l’automne Oubliez, oubliez l’amour de ce berger, Et prenez en son lieu quelque bon ménager, De qui la façon mâle, à vos yeux moins gentille, Témoigne un esprit mûr à régir sa famille, Et dont la main robuste au métier de Cérès Fasse ployer le soc en fendant les guérets.