Les vers sont comme ceux des odes, disposés en strophes et antistrophes ; chaque antistrophe répond à la strophe qui précède tant pour la mesure et le nombre des vers que pour la nature du chant, et comme on se plaît, en général, à introduire quelques différences entre les divers couples de strophes semblables, on obtient ainsi la symétrie dans la variété. […] Le genre lyrique, à cette époque, est surtout représenté par Pindare, dont les Odes triomphales (ἐπινίκια) Olympiques, Pythiques, Néméennes, Isthmiques, si exaltées par les Anciens, sont pour nous un peu froides et assez obscures. […] Ronsard, à l’instigation de du Bellay, qui venait de publier (1548) son manifeste célèbre intitulé Défense et Illustration de la Langue française, se fit le promoteur de cette rénovation poétique ; élevé dans le culte et l’amour de l’antiquité retrouvée, c’est à elle qu’il emprunta les éléments de la Réforme qu’il méditait, et, rejetant les formes de notre ancienne poésie française, il introduisit brusquement dans notre langue l’hymne, l’épopée, l’ode, la tragédie. […] L’idylle, l’élégie, l’ode, sont définies comme de simples imitations des modèles antiques.