Aux traces d’exagération et d’inexpérience qui s’y découvrent se mêlent des beautés du premier ordre : des éteincelles de génie brillent dans son ode sur le jugement dernier1 ; et la vigueur originale, la véhémence et l’éclat qui distinguent son éloquente invective contre les vices de son siècle attestent à quel point Gilbert, digne successeur de Régnier et de Boileau, était capable de féconder encore et d’agrandir le champ de la satire2. […] On cite de ces poëte, enlevé à la gloire par une mort prématurée et déplorable (à trente-quatre ans, 1767), une belle imitation du psaume Super flumina Babylonis, une ode sur le Soleil fixe au milieu des planètes (c’est l’exposition du système de Copernic), quelques morceaux traduits avec éclat de Virgile, etc.