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90. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Tremblants sans cesse, regardant chaque nuit comme la dernière, chaque jour comme celui de notre supplice ; fuyant dans le désert, en proie aux bêtes féroces ; cachés dans les cavernes, dans les creux des rochers, nous donnons au reste du monde l’exemple le plus funeste. […] À la nuit, qu’il fallut passer en présence des ennemis, comme un vigilant capitaine, il reposa le dernier ; mais jamais il ne reposa plus paisiblement. […] ni la -garde qu’on fait toutes les nuits sur le mont Palatin, ni les-soldats distribués pour veiller partout à la sûreté de la ville, ni l’effroi répandu parmi le peuple, ni le visage et les regards irrités des sénateurs ne font aucune impression sur toi ! […] Ce que tu as fait la nuit dernière, ce que tu fis la nuit précédente. […] ô nuit effroyable, où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !

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