La verdure a pris, durant la nuit, une vigueur nouvelle : le jour naissant qui l’éclaire les premiers rayons qui la dorent, la montrent couverte d’un brillant de rosée qui réfléchit à l’œil la lumière et les couleurs. […] À la belle étoile Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône ; car je ne me rappelle pas lequel des deux. […] Il avait fait très-chaud ce jour-là, la soirée était charmante, la rosée humectait l’herbe flétrie ; point de vent, une nuit tranquille ; l’air était frais sans être froid ; le soleil, après son coucher, avait laissé dans le ciel des vapeurs rouges dont la réflexion4 rendait l’eau couleur de rose ; les arbres des terrasses étaient chargés de rossignols qui se répondaient l’un à l’autre. […] Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m’apercevoir que j’étais las ; je m’en aperçus enfin.