Persuadés qu’il n’y a pas la moindre comparaison à faire entre des passages isolés, quelque bien choisis qu’ils puissent être, et ces mêmes passages placés dans leur cadre naturel, nous avons mieux aimé offrir l’ordonnance imposante d’un grand tableau, que d’en montrer quelques personnages détachés, sans attitude, sans physionomie et sans expression. […] Tout ceci n était pas un vain étalage de phrases étudiées ; c’était le véritable état de l’âme de Cicéron ; et Plutarque rapporte que Milon, qui connaissait la timidité naturelle de son ami, lui avait conseillé de se faire apporter en litière dans le Forum, et d’y rester tranquille jusqu’à ce que les juges fussent assemblés. […] Ainsi, il est démontré que Clodius avait des motifs pour dresser des embûches à Milon ; qu’il l’a fait ; et que Milon, se trouvant dans le cas de la défense naturelle, a pu et dû tuer Clodius. […] quand l’insuffisance présumée, ou le sommeil affecté des lois, ont fait rentrer chacun dans ces droits prétendus de défense naturelle, qui n’a plus été que l’assassinat organisé ?