L’imagination Ne diriez-vous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple, se gouverne par une raison pure et sublime, et qu’il juge des choses par leur nature, sans s’arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l’imagination des faibles ? […] Que le prédicateur vienne à paraître : si la nature lui a donné une voix enrouée, et un tour de visage bizarre, que son barbier l’ait mal rasé, si le hasard l’a encore barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu’il annonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur. […] Je vois d’autres personnes auprès de moi, d’une semblable nature : je leur demande s’ils sont mieux instruits que moi ; ils me disent que non, et sur cela, ces misérables égarés5, ayant regardé autour d’eux et ayant vu quelques objets plaisants6, s’y sont donnés, et s’y sont attachés. […] Le roseau pensant L’homme n’est qu’un roseau9 le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant. […] Pascal veut dire que l’instinct et la nature se moquent des règles de convention.