C’est que l’unité de la langue française devait être aussi laborieuse que celle de la nation. […] Du tableau que nous venons d’esquisser ressort donc cette leçon, que tout engouement est un danger, que des richesses improvisées appauvrissent une langue, et qu’une nation n’abdique jamais sans péril ses propres instincts. […] Elle ne sera donc jamais fixée définitivement, n’en déplaise aux doléances d’un goût trop exigeant qui n’accepte, dans la fortune littéraire d’une nation, qu’un siècle, et dans ce siècle, qu’un petit nombre d’élus.