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152. (1854) Éléments de rhétorique française

Bossuet, après avoir raconté que la reine d’Angleterre donna naissance à une princesse au milieu des circonstances les plus désastreuses, adresse la parole à l’enfant qui vient de naître : «  Princesse, dont la destinée est si grande et si glorieuse ; faut-il que vous naissiez en la puissance des ennemis de votre maison ! […] des prairies, ces gazouillements des bois, ont des charmes que je préfère aux plus brillants accords ; mon âme s’y abandonne, elle se berce avec le feuillage ondoyant des arbres, elle s’élève avec leur cime dans les cieux, elle se transporte dans les temps qui les ont vus naître et dans ceux qui les verront mourir ; ils étendent dans l’infini mon existence circonscrite et fugitive. […] En voici quelques exemples, tirés de La Bruyère : « Il n’y a pour l’homme que trois événements, naître, vivre et mourir : il ne se seul pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. » « La plupart des hommes emploient la première moitié de leur vie à rendre l’autre misérable. » « Deux choses toutes contraires nous préviennent également, l’habitude et la nouveauté. » La plupart des pensées de La Rochefoucauld sont exprimées avec une brièveté qui les rend plus piquantes. […] Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fonds d’ennui et de tristesse dans notre cœur ? […] Outre les idées que la réflexion fait naître, on peut, dans la plupart des narrations, empruntera l’histoire des détails et des éclaircissements positifs.

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