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133. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Cette fronde légère suffit à terrasser le Goliath de la poésie ; et, malgré de pompeuses funérailles, malgré les épitaphes bruyantes qui ranimèrent un instant la ferveur des dévots, la gloire de Ronsard avait déjà bien pâli quand il mourut fort à propos, à la veille du jour où Malherbe allait enfin venir. […] Car ils en interdisent l’abord aux profanes, qui ne peuvent attacher aucune idée à ces vocables dont les hellénistes tiennent seuls la clef2 En examinant de près les écrivains de cette époque, on pourra surprendre l’influence du grec dans certaines tournures ou expressions, entre autres dans l’emploi des substantifs formés soit avec des adjectifs, comme le clair, le chaud, l’efficace, le subit (pour clarté, chaleur efficacité, soudaineté), soit avec des infinitifs, comme l’imaginer, le vivre, le partir, le mourir, le dormir, le chanter, le vouloir, le taire, le médire et le philosopher. […] Car la phrase « ainsi troussée » semblait courir, comme Perrette, dans la fable du Pot au lait : « Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. » Ajoutons que cette élimination du sujet pronominal devenait une règle absolue dans les propositions négatives : Ne sçay quoy faire… Je meurs, si secouru ne suis de toy. » (Marot.) […] Il appartenait à une dynastie d’imprimeurs et de savants français, dont le chef naquit à Paris, vers 1470, et mourut en 1520.

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