Voici le grec exactement traduit : « Pluton lui-même, le roi des enfers, s’épouvante dans ses demeures souterraines ; il s’élance de son trône et jette un cri, tremblant que Neptune, dont les coups ébranlent la terre, ne vienne enfin à la briser, et que les régions des morts, hideuses, infectes, dont les dieux même ont horreur, ne se découvrent aux yeux des mortels et des immortels. » Le tableau est complet ; il n’y a pas un trait faible ou inutile : tout est frappant, tout va en croissant. […] Le même défaut se fait sentir dans cette exposition de la mort de Pompée, si belle et si imposante d’ailleurs. Mais si le goût y condamne avec raison des fleuves rendus rapides par le débordement des parricides ; des montagnes de morts qui se vengent eux-mêmes ; des troncs qui exhalent de quoi faire la guerre aux vivants, etc., cette description ne serait-elle pas bien au-dessous de son sujet, renfermée, comme le voulait Voltaire, dans ces deux vers secs et mesquins : Le destin se déclare, et le droit de l’épée, Justifiant César, a condamné Pompée.