Il faisait peu de mal, parce qu’il faisait peu de bien ; il commettait peu de fautes, parce qu’il n’avait pas cette chaleur de sentiment et cette hardiesse d’esprit qui poussent à tenter de grandes choses. […] Il a souffert le mal qu’il ne méritait pas, et celui que son imprudence lui attira. […] L’infortune que Vauvenargues souhaitait ne lui a pas manqué ; mais il a fait mieux que de déchirer ses entrailles : il a supporté ses maux avec tant de constance, que Voltaire a pu dire de lui : « Je l’ai toujours vu le plus infortuné des hommes, et le plus tranquille » ; et que Marmontel a pu ajouter : « On n’osait être malheureux auprès de lui… c’était avec lui qu’on apprenait à mourir. » 1.