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80. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Ta voix noble et touchante est un bienfait des dieux ; Mais aux clartés du jour ils ont fermé tes yeux. » « Enfants, car votre voix est enfantine et tendre, Vos discours sont prudents, plus qu’on eût dû l’attendre ; Mais, toujours soupçonneux, l’indigent étranger Croit qu’on rit de ses maux et qu’on veut l’outrager : Ne me comparez point à la troupe immortelle : Ces rides, ces cheveux, cette nuit éternelle, Voyez ; est-ce le front d’un habitant des cieux ? […] Un siége aux clous d’argent te place à nos festins ; Et là, les mets choisis, le miel et les bons vins, Sous la colonne où pend une lyre d’ivoire, Te feront de tes maux oublier la mémoire. […] Chénier imite les poëtes du dix-septième siècle, qui donnent souvent la valeur de pour à la préposition à : Je suis mal propre à décider la chose.

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