Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler2, capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable. […] Au contraire, après avoir paru en maître, et pour ainsi dire régné sur la scène, il venait, disciple docile, chercher à s’instruire dans nos assemblées, laissait, pour me servir de ses propres termes, laissait ses lauriers à la porte de l’Académie, toujours prêt à soumettre son opinion à l’avis d’autrui, et, de tous tant que nous sommes, le plus modeste à parler, à prononcer, je dis même sur des matières de poésie1… Extrait du discours prononcé à l’Académie française, le 2 janvier 1685, pour la réception de Thomas Corneille2. […] Louis XIV, en effet, avait fourni plus d’une idée à Le Nôtre, le créateur des jardins de Versailles, des Tuileries, de Saint-Cloud, de Saint-Germain, etc. ; et celui-ci s’en applaudissait, parlant toujours de son maître et de son roi avec un vif enthousiasme, et ne rendant pas moins justice à son goût qu’à sa douceur et à sa bonté.