De ces nations mutilées Cent peuples naissent sous ses pas, Races barbares et mêlées Que leur mère ne connaît pas ; Les uns indomptés et farouches, Les autres rongeant dans leurs bouches Les mors des tyrans ou des dieux : Mais l’esprit, par diverses routes, À son tour leur assigne à toutes Un rendez-vous mystérieux. […] Il paye à la naissance, au rang, au pouvoir politique, au patronage littéraire ce qui lui est dû d’hommages ; mais il a l’art de les amortir, de les émousser par je ne sais quoi d’involontaire, d’imprévu, d’accidentel, de détourné, qui leur retire le caractère de pures louanges, qui les rend propres à être offerts et acceptés par des esprits également délicats ; il sait mêler à l’expression du respect, de la reconnaissance, du dévoûment, des saillies de familiarité, des accents de tendresse, qui, malgré la différence des conditions, ramènent à l’égalité nécessaire en amitié. […] Et notez ceci en passant, mal compris de ceux qui chez vous se mêlent d’écrire : il n’y a pas de bonne pensée qu’on ne puisse expliquer en une feuille, et développer assez ; qui s’étend davantage, souvent ne s’entend guère, ou manque de loisir, comme dit l’autre, pour méditer et faire court. […] Sauvez ma lyre, elle est persécutée ; Et si mes chants pouvaient vous attendrir, Mêlez ma cendre aux cendres de Tyrtée : Sous ce beau ciel je suis venu mourir. […] … Sous quelque arrêt fatal ce jeune homme accablé M’inspirait un amour d’un vague effroi mêlé.