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81. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Mais du discours, enfin, l’harmonieuse adresse De ces sauvages mœurs adoucit la rudesse, Rassembla les humains dans les forêts épars ; Enferma les cités de murs et de remparts ; De l’aspect du supplice effraya l’insolence, Et sous l’appui des lois mit la faible innocence. […] Les préceptes donnés sont d’ailleurs si excellents qu’on a nommé avec raison Boileau le Législateur du Parnasse ; et c’est ce qu’exprime Voltaire dans son Temple du goût, quand il dit : Là régnait Despréaux, leur maître en l’art d’écrire, Lui qu’arma la raison des traits de la satire, Qui, donnant le précepte et l’exemple à la fois, Établit d’Apollon les rigoureuses lois. […] Les mœurs seront bonnes, c’est-à-dire conformes à la loi naturelle qui commande la vertu et proscrit le vice. […] Après l’invocation, le poète commence d’un ton soutenu, comme : Valois régnait encore, et ses mains incertaines De l’État ébranlé laissaient flotter les rênes ; Les lois étaient sans force et les droits confondus, Ou plutôt, en effet, Valois ne régnait plus. […] « C’est donc trop peu, dit-il, que l’Escaut en deux mois Ait appris à couler sous de nouvelles lois ; Et de mille remparts mon onde environnée, De ces fleuves sans nom suivra la destinée !

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