Comme La Fontaine, il a emprunté à d’autres presque tous ses sujets : mais ils sont si ingénieux, il les a si bien arrangés, il est si heureux dans le choix et l’expression des détails, quoique loin encore de son modèle, qu’on ne saurait le lire sans éprouver cette sorte de satisfaction et de surprise qui résulte d’une chose exactement faite, où toutes les parties sont parfaitement coordonnées, et assemblées correctement. […] « Quelque grande que puisse être la barbarie d’un homme, dit le marquis d’Argens, dès qu’il sait lire et qu’il entend le français, on doit supposer qu’il a lu les satires de Boileau101. » Nous n’en citons pas ici d’extrait, puisque cet ouvrage est entre les mains de tout le monde. […] Lirez-vous sans rougir de honte Que notre impiété surmonte Les faits les plus audacieux Et les plus dignes du tonnerre, Qui firent jamais à la terre Sentir la colère des cieux ?