Car voici la chaleur, et voici le printemps4. » Le colibri Souvent dans les forêts de la Louisiane5, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri, Sort de son lit de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur, Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière1 ; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier. Mais les bois sont trop grands pour ses ailes naissantes, Et les fleurs du berceau de ces lieux sont absentes ; Sur la verte savane il descend les chercher ; Les serpents-oiseleurs qu’elles pourraient cacher L’effarouchent bien moins que les forêts arides.