On ne nous reprochera sans doute pas de chercher à faire illusion à nos lecteurs sur le fonds des idées ou sur les expressions originales ; nous traduisons littéralement, et laissant de côté toute espèce d’embellissement poétique, nous nous bornons à la simplicité éloquente du texte. […] Nous allons la mettre sous les yeux du lecteur, en nous servant de la belle traduction de Lefranc de Pompignan, dont le nom ne rappelle à bien des gens qu’une des nombreuses victimes immolées aux sarcasmes de Voltaire, mais dont les vers retracent souvent l’harmonie et l’enthousiasme vraiment lyriques de J. […] On va voir si Eschyle lui-même, le sombre, le tragique Eschyle a des conceptions plus fortes ; et si jamais le génie de la terreur a rien inspiré aux poètes d’aucun temps, qui puisse approcher, même de loin, du tableau que nous allons mettre sous les yeux du lecteur.