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32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Pour sucer quelque liqueur, les lèvres servent de tuyau et la langue sert de piston. […] La langue est un archet, qui, battant sur les dents et sur le palais, en tire des sons exquis. […] Telle est l’institution de l’Académie5 : elle est née pour élever la langue française à la perfection de la langue grecque et de la langue latine. […] Ainsi nous pouvons dire, messieurs, que la justesse est devenue par vos soins le partage de notre langue, qui ne peut plus rien endurer d’affecté ni de bas : si bien qu’étant sortie des jeux de l’enfance et de l’ardeur d’une jeunesse emportée, formée par l’expérience et réglée par le bon sens, elle semble avoir atteint la perfection qui donne la consistance. […] Cet adverbe a, dans la langue de Bossuet, le sens de l’adverbe latin apte : il désigne l’exact rapport d’un objet avec son but et sa fin.

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