/ 217
57. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Le naturel a résisté à la condition. » C’est peut-être la condition qui a marqué d’un cachet d’afféterie et de mignardise son ami Melin de Saint-Gelais, fils de gentilhomme, abbé et aumônier de cour, poète de cour, organisateur des fêtes et des mascarades de la cour, toujours pourvu d’un dixain, d’un quatrain, d’un rondeau, d’une chanson pour amuser tous et chacun, toujours en veine et en verve, rimant d’une main légère une bluette pour la belette d’une dame, une folie pour le psautier d’une demoiselle, spirituel, galant, mordant, aiguisant la pointe de l’épigramme gauloise ou affinant celle du madrigal italien, qu’il, rapporta de l’Italie avec le sonnet. […] Odes pindariques ou horatiennes, ou anacréontiques ; dans les « Amours », sonnets italiens par centaines, chansons ou élégies, poésies légères de toute espèce, épîtres sous les titres de Poèmes, Bocage royal, Discours qui sont souvent une éloquente intervention dans ce qui passionnait et divisait la société politique et religieuse ; tout haussait sa gloire. […] II) ; insouciance ou fierté, il en prend son parti, et dès lors (1605-1613) vit à Paris, à Chartres, à Royaumont, dont l’abbé était son ami, faisant des vers dans les bois, faisant pis à la ville, héritant un jour d’une pension de son oncle sur l’abbaye des Vaux-de-Cernay recevant un autre jour un canonicat de la cathédrale de Chartres ; et il meurt, a quarante ans en laissant seize satires, trois épîtres, cinq élégies et quelques odes, stances et épigrammes, bagage léger, mais de prix, à part les réserves morales de Boileau. Indépendant de caractère et léger de mœurs, il voudrait bien faire croire (Sat.

/ 217