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40. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Dieu exerce par ce moyen ses redoutables jugements, selon les règles de sa justice, toujours infaillible ; c’est lui qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées, et qui frappe ces grands coups dont le contre-coup porte si loin : quand il veut lâcher6 le dernier et renverser les empires, tout est faible et irrégulier dans les conseils. […] Quand vous commencez par la foi à y faire poindre la lumière, qu’elle est encore imparfaite, jusqu’à ce que vous l’ayez formée par la charité, et que vous, qui êtes le vrai soleil de justice, aussi ardent que lumineux, vous m’ayez embrasé de votre amour ! […] Vous êtes né, Sire, avec un amour extrême pour la justice, avec une bonté et une douceur qui ne peuvent être assez estimées ; et c’est dans ces choses que Dieu a renfermé la plus grande partie de vos devoirs, selon que nous l’apprenons par cette parole de son Écriture : « La miséricorde et la justice gardent le roi ; et son trône est affermi par la bonté et par la clémence2. » Il faut donc considérer, Sire, que le trône que vous remplissez est à Dieu, que vous y tenez sa place, et que vous y devez régner selon ses lois3. […] « La miséricorde et la justice gardent », etc.

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