La première partie de cet ouvrage est une théorie générale de composition et de style ; elle a pour but de fixer l’attention de la jeunesse sur les règles positives de l’art d’écrire ; elle doit les habituer en même temps à juger avec goût et sagacité les modèles que l’on offre à leur étude. […] Comme on a souvent occasion d’écrire des lettres, c’est par là que nos amis et nos connaissances jugent de notre esprit et de notre cœur : une lettre peint mieux l’homme qu’un volume entier. […] Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval : il va au fond de l’eau, il revient, il y rentre, revient encore ; enfin, il trouve la queue d’un cheval ; il s’y attache : ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée, reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Veut-on maintenant juger du cœur de cet écrivain dans un récit touchant, où elle avait à peindre la plus grande douleur qu’une âme humaine puisse ressentir, celle d’une mère à la nouvelle de la mort de son fils ? […] Je vous prie de m’entendre et de me juger. […] Le goût des élèves se forme en partie sur la foi du maître et sur celle des critiques dont ils font la lecture ; mais il faut aussi qu’ils s’habituent à juger par eux-mêmes.