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104. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

. — Ainsi font les puissants voleurs (dérobeurs), — les vicomtes et les juges, — [à propos] de ceux qu’ils ont en leur justice. — Faux prétexte (occasion) par convoitise — trouvent assez pour les confondre. — Souvent les font citer en procès, — leur enlèvent la chair et la peau, — de la manière que le loup fit à l’agneau. […] Combien son geste hardi le fait-il paraître meilleur aux juges dupés par cette apparence ! […] On dépouille nu le patient, on le couche sur le ventre, et deux bourreaux le frappent sur le dos avec des baguettes jusqu’à ce que le juge dise : C’est assez. Les colonels, ainsi traités par leurs soldats, furent encore obligés de les remercier, selon l’usage oriental des criminels, qui, après avoir été punis, baisent la main de leurs juges ; ils ajoutèrent à leurs remerciements une somme d’argent, ce qui n’était pas d’usage. […] Cette étrange logique d’un bailli1107, et des présomptions encore plus fausses, déterminent la sentence précipitée de ce juge et de ses assesseurs.

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