Le langage de l'indignation est rapide et animé ; celui de la joie est naturel, négligé. […] Il convient aux pensées nobles, aux pensées fortes et aux pensées sublimes ; il se nourrit de figures brillantes, de tours pompeux ; il est l'âme de cette éloquence qui porte avec elle la terreur ou l'enthousiasme, la douleur ou la joie, et de cette poésie descriptive qui se précipite comme un torrent. […] Chaque sujet, chaque pensée a un ton qui lui est propre : un sujet qui respire la joie demande une prononciation vive : un sujet triste demande de la dignité dans la voix. […] Si le malheur te suit dans cette voie, Que ta douleur n'attriste point les jours Du tendre époux qui vivait de ta joie : L'espoir encor peut en remplir le cours.