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38. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Les vers suivants, extraits de sa chanson à la reine Marie de Médicis, mère de Louis XIII, donneront une idée de sa poésie : Paissez, chères brebis, jouissez de la joie         Que le ciel nous envoie ; À la fin sa clémence a pitié de nos pleurs : Allez dans la campagne, allez dans la prairie,         N’épargnez point les fleurs ; Il en revient assez sous les pas de Marie. […] Ce petit poème, en effet, qu’on avait inventé pour déplorer les malheurs et se plaindre des rigueurs du sort, était, dans son origine, uniquement destiné aux larmes, aux gémissements, et à l’expression de la douleur ; mais bientôt on y fit entrer des sentiments de tendresse et même de joie. « La plainte, suivant Horace, fut d’abord renfermée dans l’élégie ; ensuite l’amour y chanta ses succès. » Boileau a dit après le poète latin : Elle peint des amants la joie et la tristesse. Cette sorte de poésie est donc consacrée aux mouvements du cœur ; mais elle se borne aux sentiments doux, soit de tristesse, soit de joie. […] L’enthousiasme n’est autre chose, au fond, qu’un sentiment, quel qu’il soit, amour, colère, joie, admiration, tristesse, etc., produit par une idée qui nous domine exclusivement106.

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