Pour lui, la justice c’est l’intérêt de la république ; la vertu, c’est le sacrifice à la patrie ; le bonheur suprême, c’est de vaincre et de commander. […] C’est que dans les assemblées délibérantes, où s’agitent des intérêts généraux, la palme est à celui qui sait prouver qu’il a raison ; tandis que devant les tribunaux, où la vie et la fortune des particuliers sont en question, le succès appartient à celui qui fait le mieux jouer les ressorts des passions. […] En effet, il n’en est pas d’un tribunal appelé à prononcer sur une cause qui lui est étrangère comme d’un peuple réuni pour délibérer sur ses propres intérêts. […] S’il n’était destiné qu’à défendre la cause du sénat et les intérêts des citoyens, il lui suffirait de lire les annales de Rome, les traités des jurisconsultes et les livres des augures et des pontifes.