Nous disons d’abord que l’on peut imiter, par la parole, les sons que produisent les objets physiques, comme le bruit des vagues, le mugissement des vents, le murmure d’un ruisseau, etc. […] On peut aussi imiter, par la parole, les divers mouvements des corps, en employant des sons qui aient quelque analogie avec ces mouvements : des syllabes longues pour ceux qui s’exécutent avec lenteur, des syllabes brèves pour ceux qui se font rapidement. […] Ce monosyllabe, hâc, placé à la césure et après une élision, imite merveilleusement la pesanteur de la montagne qui écrase le géant. […] Cicéron a voulu imiter ainsi la rapidité de cette course débarrassée de toute entrave, et offrant toutes les facilités pour un coup de main. […] Enfin, on peut imiter aussi, par l’harmonie du style, les sentiments, les émotions vives, les mouvements passionnés de l’âme.