Il est probable que l’association des idées influe en quelque sorte sur le plaisir que nous font les couleurs. Le vert, par exemple, peut nous paraître beau, parce qu’il se lie dans notre imagination avec les idées de scènes champêtres, de perspectives, etc. ; le blanc nous retrace l’innocence ; le bleu la sérénité d’un beau ciel Indépendamment de cette association d’idées, tout ce que nous pouvons remarquer de plus, à l’égard des couleurs, c’est que ce sont les plus délicates et non les plus éclatantes, qui passent généralement pour les plus belles. […] Je ne parle point ici de l’imitation seulement du beau et du sublime, qui réveille en nous les idées primitives de beauté ou de grandeur, mais la peinture même des objets hideux ou terribles. […] Les mots n’ont point, en effet, une ressemblance naturelle avec les idées qu’ils représentent, tandis qu’une statue, un tableau offrent une ressemblance parfaite avec l’objet imité. […] Mais j’ai dû me borner à l’analyse rapide de ses idées, et laisser à la sagacité des professeurs le soin de leur donner le développement, et d’en faire les applications dont elles sont susceptibles.