Elle a toujours enseigné à ses enfants qu’on ne doit point rendre le mal pour le mal ; qu’il faut céder à la colère, ne point résister à la violence ; rendre à chacun ce qu’on lui doit, honneur, tribut, soumission ; obéir aux magistrats et aux supérieurs, même injustes, parce qu’on doit toujours respecter en eux la puissance de Dieu qui les a établis sur nous. […] Madame, Si j’avois autant de santé que de zèle, j’irois moi-même présenter à Votre Majesté un ouvrage de plusieurs années que j’ose lui offrir de si loin ; et je ne souffrirois pas que d’autres mains que les miennes eussent l’honneur de le porter aux pieds de la plus grande princesse du monde. […] Mais, Madame, si cet honneur n’a pas été le véritable motif de mon travail, il en sera du moins la récompense, et je m’estimerois trop heureux si ensuite1 de tant de veilles, il peut donner à Votre Majesté une satisfaction de quelques moments. […] J’aime cette gradation qui place le péril de l’honneur après celui de la vie.