Vous avez mis Démosthène avec Isocrate2 ; en cela vous avez fait tort au premier : le second est un froid orateur, qui n’a songé qu’à polir ses pensées et qu’à donner de l’harmonie à ses paroles3 ; il n’a eu qu’une basse idée de l’éloquence, et il l’a presque toute mise dans l’arrangement des mots4. […] Il y a aussi quelques endroits passionnés et merveilleux, où vous remarquerez peut-être quelque chose qui manque, ou pour l’harmonie, ou pour la simplicité de la passion. […] Pour l’harmonie, je ne m’étonne pas que vous soyez si difficile. […] L’ode demande une autre harmonie toute différente, que vous avez trouvée presque toujours, et qui est plus variée que la mienne. […] Cicéron signale Isocrate comme ayant introduit le premier l’harmonie dans la prose.