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63. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Le pathétique, en effet, est un trait d’une énergie et d’une véhémence extraordinaire qui émeut et agite l’âme ; le sublime, un trait d’une noblesse et d’une grandeur extraordinaire qui la transporte et l’élève ; l’éloquence, un trait d’une vivacité et d’une rapidité extraordinaire qui la pénètre, la subjugue et la maîtrise. […] Louis XIV, ce monarque, la gloire de son peuple et de son siècle, la gloire de la religion et de l’État, plus héros dans le déclin des années et dans l’adversité, que dans le brillant de la jeunesse et de ses victoires, et dont la vertu éprouvée par la disgrâce, força enfin la fortune à rougir de son inconstance, lui fit sentir sa faiblesse, lui apprit qu’il ne lui appartient ni de donner, ni d’ôter la véritable grandeur ; Louis XIV avait vu passer comme l’ombre sa nombreuse postérité. […] Le genre sublime se reconnaît à l’élévation des pensées, à la pompe des expressions, à la vivacité des images, à la noblesse et à la grandeur des sentiments.

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