L’harmonie qui ne va qu’à flatter l’oreille n’est qu’un amusement de gens faibles et oisifs ; elle est indigne d’une république bien policée. […] On est peiné de ses malheurs et quelquefois du bonheur d’autrui ; on méprise les gens avec lesquels on passe sa vie et on court après leur estime. […] La plupart des gens qui veulent faire de beaux discours cherchent sans choix également partout la pompe des paroles : ils croient avoir tout fait, pourvu qu’ils aient fait un amas de grands mots et de pensées vagues. […] La véritable éloquence n’a rien d’enflé ni d’ambitieux ; elle se modère et se proportionne aux sujets qu’elle traite et aux gens qu’elle instruit ; elle n’est grande et sublime que quand il faut l’être. […] Ce sermon qui fut prononcé dans l’église des Missions étrangères par l’abbé de Fénelon, alors âgé de trente-quatre ans, fut remis en lumière par l’abbé Maury, qui le présenta à plusieurs gens de lettres, en les conviant à entendre un très-beau sermon de Bossuet.