Ce brillant caractère me frappe d’abord dans tous les ouvrages marqués au coin de la vraie philosophie : je sens un génie supérieur qui m’enlève au-dessus de ma sphère ; et qui, m’arrachant aux petits objets, autour desquels ma raison se traînait lentement, me place tout d’un coup dans une région élevée, d’où je comtemple ces vérités premières, auxquelles sont attachées, comme autant de rameaux à leur tige, mille vérités particulières ; dont les rapports m’étaient inconnus : il me semble alors que mon esprit se multiplie et devient plus grand qu’il n’était. […] Je dirai donc aux philosophes : Ne vous agitez point contre ces mystères que la raison ne saurait percer ; attachez-vous à l’examen de.ces vérités qui se laissent approcher, qui se laissent en quelque sorte toucher et manier, et qui vous répondent de toutes les autres : ces vérités sont des faits éclatants et sensibles, dont la religion s’est comme enveloppée tout entière, afin de frapper également les esprits grossiers et subtils. […] Je ne ferai aucune remarque sur les beautés de détail, qui étincellent en foule dans cette étonnante production : elles sont de nature à frapper tous les yeux, à parler à toutes les âmes, et n’appartiennent en rien à la critique littéraire.