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109. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ; On n’en voyait point d’occupés A chercher le soutien d’une mourante vie : Nul mets n’excitait leur envie4 ; Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie ; Les tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant plus de joie. […] Saint-Marc Girardin : « Il y a pourtant des jours et des heures où chacun de nous ressent l’instabilité de la vie et la tristesse de la mort aussi vivement que si Bossuet parlait : c’est quand le lieu commun devient un fait particulier ; c’est quand la mort frappe auprès de nous. […] Tout à coup le nom d’un parent, d’un ami, vient frapper nos regards : alors nous nous écrions ; alors le fait général se singularise, et prend une signification fatale ; alors cette mort se sépare et se distingue des autres par le sentiment qu’elle nous inspire. […] Où son moi n’est pas en action, soit pour jouir, soit pour souffrir, l’homme n’est pas.La terre ne me dit tout ce qu’elle peut dire à l’homme que là où je la possède ;la mort ne se révèle tout entière à mon âme que lorsqu’elle me frappe dans les miens.

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