Le charme de ces confidences destinées à son frère tient à la sincérité qui les inspira. […] Résignée à une médiocrité de fortune qui lui fermait l’avenir, elle avait concentré toutes ses espérances de bonheur sur le frère absent qu’elle ne revit que pour lui clore à jamais les paupières. […] Elle eut l’âme triste ainsi que son frère, mais cette mélancolie n’avait rien d’énervant ; le courage fut ici du côté de la faiblesse, et ces soupirs d’un cœur mystique se concilient avec un bon sens prudent qui sut prendre pied sur terre, tout en ayant les yeux fixés vers la patrie de l’idéal. […] On est, si l’on veut, la Nausicaa d’Homère ou une de ces princesses de la Bible qui lavaient les tuniques de leurs frères.