Vous m’avez tout donné : la vie et la lumière, Le blé qui fait le pain, les fleurs qu’on aime à voir, Et mon père et ma mère, et ma famille entière ; Moi, je n’ai rien pour vous, mon Dieu, que la prière Que je vous dis matin et soir. […] Quelquefois, consolé par une chance heureuse, Il sert de Bucéphale à la beauté peureuse ; Et sa compagne enfin va dans chaque cité Porter aux teints flétris les fleurs de la santé. […] Sur ces bords que la Somme arrose J’irai chercher l’asile où ta cendre repose ; J’irai d’une modeste fleur Orner ta tombe respectée, Et, sur la pierre encorde larmes humectée, Redire ce chant de douleur. […] Qui donc toujours vous rouvre en nos cœurs presqu’éteint, Ô lumineuse fleur des souvenirs lointains ?