Quelques-unes de ces fleurs artificielles ont conservé de la fraîcheur et de la grâce2 Le vieillard de virgile Aux lieux où le Galèse1, en des plaines fécondes, Parmi les blonds épis roule ses noires2 ondes, J’ai vu, je m’en souviens, un vieillard fortuné3 Possesseur d’un terrain longtemps abandonné : C’était un sol ingrat, rebelle à la culture, Qui n’offrait aux troupeaux qu’une aride verdure4, Ennemi des raisins, et funeste5 aux moissons. […] Jamais Flore chez lui n’osa tromper Pomone2 ; Chaque fleur du printemps était un fruit d’automne. […] Rien n’est si vaporeux que ses teintes légères : L’œil se plaît à saisir ses formes passagères ; Elle brille à demi, se fait voir un moment ; C’est ce parfum dans l’air exhalé doucement ; C’est cette fleur qu’on voit négligemment éclore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore ; L’esprit, qui sous son voile aime à la deviner, Joint au plaisir de voir celui d’imaginer. […] La campagne est encore riante et couverte de gazons ; les petits pois sont en fleurs ; on trouve dans les jardins la rose, l’œillet, l’anémone, le jasmin, comme en été. […] Mais j’aime la Voulzie, et ses bois noirs de mûres, Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures.