Il est évident qu’une prononciation éteinte ou traînante, qui toujours laisse à l’auditeur le temps de finir le mot avant celui qui parle, doit rendre un discours insipide et fatigant. […] Celui qui, dans une lettre comme dans un cercle, veut toujours paraître brillant, finit par être ennuyeux. […] Elles sont trop soignées, trop finies, et il est difficile de croire qu’en écrivant à ses amis, l’auteur n’ait pas eu quelquefois le public devant les yeux. […] Il est certain que la prose et les vers se fondent quelquefois l’un dans l’autre comme l’ombre et la lumière ; il est fort difficile d’indiquer précisément où finit l’éloquence et commence la poésie. […] Ennius et Lucilius en corrigèrent la rudesse, et Horace finit par lui donner la forme sous laquelle sont présentés les poèmes auxquels nous avons donné la dénomination de satiriques.