Mais si ce même enfant à tes ordres docile, Doit être à tes desseins un instrument utile, Fais qu’au juste héritier le sceptre soit remis : Livre en mes faibles mains ses puissants ennemis ; Confonds dans ses conseils une reine cruellec ; Daigne, daigne, mon Dieu, sur Mathana et sur elle Répandre cet esprit d’imprudence et d’erreur, De la chute des Rois funeste avant-coureur. […] Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble : Il voit comme un néant tout l’univers ensemble ; Et les faibles mortels, vains jouets du trépas, Sont tous devant ses yeux comme s’ils n’étaient pas. […] Le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit avec un air de vengeance et de fureur de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont emportés dans le cours fatal, l’insulter, en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa colère et de sa justice. » Celui-ci est la description du jugement dernier dans le poème de la Religion par Racine le fils.