Des écrivains même qui se recommandent moins par l’élévation de la pensée, par la pureté du goût, présentent, dans quelques-uns de leurs ouvrages, des mérites très estimables : c’est ainsi que tout n’était pas également mauvais, que tout n’était pas mauvais dans la langue du déclin avancé de l’empire romain. […] dont les bontés, de nos larmes touchées, Ont aux vaines fureurs les armes arrachées Et rangé l’insolence aux pieds de la raison, Puisqu’à rien d’imparfait la louange n’aspire, Achève ton ouvrage au bien de cet empire, Et nous rends l’embonpoint comme la guérison. […] Quel art et quelle profondeur dans la scène pompeuse où Auguste délibère s’il doit se démettre de l’empire avec deux amis conjurés pour lui arracher l’empire et la vie ! Qu’y a-t-il dans le théâtre antique de comparable à cette magnifique scène d’Auguste qui faisait pleurer d’admiration le grand Condé, quand il entendait le chef de l’empire romain prononcer ces magnifiques paroles : Je suis maître de moi, comme de l’univers, etc. […] Je suis prêt d’obéir ; et, loin d’y contredire, Je laisse entre ses mains et vous et votre empire.