Dès l’origine du christianisme, saint Irénée3 et Tertullien4 ont montré que l’Église était déjà plus étendue que cet empire même qui se vantait d’être lui seul tout l’univers. […] Regardez ces peuples barbares qui firent tomber l’empire romain. Dieu les a multipliés et tenus en réserve sous un ciel glacé, pour punir Rome païenne et enivrée du sang des martyrs1 : il leur lâche la bride2, et le monde en est inondé ; mais, en renversant cet empire, ils se soumettent à celui du Sauveur : tout ensemble ministres des vengeances et objets des miséricordes, sans le savoir, ils sont menés comme par la main au-devant de l’Évangile ; et c’est d’eux qu’on peut dire à la lettre qu’ils ont trouvé le Dieu qu’ils ne cherchaient pas3. […] Le maître intérieur qu’on nomme raison le reproche intérieurement avec un empire absolu.