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25. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Ulysse, alors devenu citoyen, s’appellera Démosthène ; il ne frappera plus les Grecs avec son sceptre, mais avec l’arme bien autrement puissante d’une parole inspirée par l’amour du droit et de la liberté. […] La multitude a arraché des mains des rois tous les attributs de la souveraineté, le droit de rendre la justice, celui de faire la paix et la guerre. […] En outre ils se mariaient entre eux et excluaient sévèrement du droit de cité tous les habitants qui n’étaient pas Athéniens de père. […] Ne s’est-il pas arrogé le droit exorbitant de consulter le premier l’oracle d’Apollon, après nous avoir enlevé à nous et aux Thessaliens et aux autres Amphictyons ce privilége que les Grecs eux-mêmes n’auraient pas osé nous disputer ? […] Le combat n’a plus pour théâtre un petit coin de l’Europe, mais l’univers tout entier ; il ne s’agit plus de la prééminence de la Grèce, mais d’un intérêt bien plus vaste, du droit qu’a tout homme de vivre et de mourir libre dans le pays de ses pères.

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