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121. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

5° L’abstrait pour le concret ; l’invisible pour le visible, comme : L’esclavage, pour les esclaves ; L’innocence, pour l’homme innocent ; La cruauté, pour l’homme cruel ; La douceur, pour l’homme doux, etc. […] C’est la manière que Boileau emploie lorsque, voulant faire l’éloge de Louis XIV, il lui fait adresser des reproches par la Mollesse : Ce doux siècle n’est plus. […] La mollesse a tellement affaibli leur corps, qu’ils ne sauraient remuer les moindres fardeaux ; ils peuvent à peine se soutenir sur leurs pieds ; les voitures les plus douces les font évanouir ; lorsqu’ils sont dans les festins, l’estomac leur manque à tous les instants. […] Ce vieillard avait un grand front chauve et un peu ridé, une barbe blanche pendait jusqu’à sa ceinture, sa taille était haute et majestueuse, son teint était encore frais et vermeil, ses yeux vifs et perçants, sa voix douce, ses paroles simples et aimables. […] Mais non : c’est un esquif où, dans un doux repos, J’aperçois un enfant qui dort au soin des flots,          Comme on dort au sein de sa mère.

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