/ 303
106. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Quand l’âge dans mes nerfs a fait couleur sa glace, Votre rare valeur a bien rempli ma place : Enfin, pour épargner les discours superflus, Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus. […] Fais lire au prince, en dépit de l’envie, Pour son instruction l’histoire de ta vie : D’un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d’un petit ornement. […] Ce grand cœur qui paraît aux discours que tu tiens Par tes yeux, chaque jour, se découvrait aux miens ; Et croyant voir en toi l’honneur de la Castille, Mon âme avec plaisir te destinait ma fille. […] Corneille a exposé avec supériorité toutes les règles de l’art dramatique, et ce n’a pas été seulement dans ses discours sur les unités, mais dans ses préfaces et les examens sincères qu’il a consacrés à ses pièces. […] Ici c’est le poëte qui parle, et non plus le personnage : Voltaire blâme judicieusement ces hyperboles poétiques qui affaiblissent le pathétique de ce discours.

/ 303