Je ne vous nierai point, seigneur, que ses soupirs M’ont daigné quelquefois expliquer ses désirs. […] Il m’aime ; il obéit à l’empereur son père, Et j’ose dire encore, à vous, à votre mère : Vos désirs sont toujours si conformes aux siens8… Néron. […] Tout ce que vous voyez conspire à vos désirs : Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs1 ; L’empire en est pour vous l’inépuisable source ; Ou, si quelque chagrin en interrompt la course, Tout l’univers, soigneux de les entretenir2, S’empresse à l’effacer de votre souvenir. […] L’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux : Soit que, déshérité de son antique gloire, De ses destins perdus il garde la mémoire ; Soit que de ses désirs l’immense profondeur Lui présage de loin sa future grandeur.