C’est à vous, mon esprit, a qui je veux parler2 Vous avez des défauts que je ne puis celer : Assez et trop longtemps ma lâche complaisance De vos jeux criminels a nourri l’insolence ; Mais, puisque vous poussez ma patience à bout, Une fois en ma vie il faut vous dire tout. […] Mais moi, qui dans le fond sais bien ce que j’en crois, Qui compte tous les jours vos défauts par mes doigts, Je ris quand je vous vois, si faible et si stérile, Prendre sur vous le soin de réformer la ville, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu’une femme en furie, ou Gautier3 en plaidant. […] Mais ce le marque un peu de netteté : défaut très-rare chez Boileau.