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118. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On ne vient ici que pour décider du mérite de ceux qui l’annoncent, pour faire des parallèles insensés, pour prononcer sur la différence des jours et des instructions : on se fait honneur d’être difficile ; on passe sans attention sur les vérités les plus étonnantes, et qui seraient d’un plus grand usage pour soi ; et tout le fruit qu’on retire d’un discours chrétien se borne à en avoir mieux remarqué les défauts que tout autre. […]  » Ce n’est pas pour vous nourrir du pain de la parole et chercher des secours et des remèdes utiles à vos maux que vous venez nous écouter ; c’est pour trouver où placer quelques vaines censures et vous faire honneur de nos défauts, qui sont peut-être une punition terrible de Dieu sur vous, lequel refuse à vos crimes des ouvriers plus accomplis et qui auraient pu vous rappeler à la pénitence : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] En ce faisant, on doit éviter deux défauts considérables : le premier, c’est de prouver les choses qui sont claires par elles-mêmes, que tout le monde connaît, et que personne ne conteste ; il suffit de les énoncer. […] Mais ce serait un défaut de suivre exactement les traces du saint depuis sa naissance jusqu’à sa mort, et de louer chacune de ses vertus en particulier.

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